La production de l’anacarde, estimée à environ 90 000 tonnes, occupe plus de 200 000 personnes en milieu rural, au Mali, auxquelles elle apporte des recettes d’exportations évaluées à environ 32,5 milliards de francs CFA. Différents/plusieurs acteurs interviennent dans la filière, surtout lors de la campagne.
Le commerce transfrontalier (en direction du Burkina Faso, de la Cote d’Ivoire et du Sénégal) représente plus de 87% des exportations de noix brutes du Mali et constitue également un important facteur d’intégration sous régional. L’Offre potentielle malienne pourrait atteindre 59 500 tonnes en 2025 et même dépasser ce niveau, si l’on tient compte des possibilités d’amélioration des rendements, principalement à partir de l’amélioration du matériel végétal et des techniques culturales.

Par ailleurs, la superficie emblavée pour la culture de l’anacarde a atteint 160 000 ha en 2020. L’augmentation des plantations contribue également à l’atténuation des effets de l’érosion, de la dégradation de l’environnement et favorise aussi la production de plusieurs variétés, à travers l’association des cultures.
Sur le plan de la qualité, de nos jours, la noix de cajou malienne a une réputation moyenne, construite sur la base du fonctionnement du marché. Le KOR (Kernel Output Ratio) de la noix malienne se situe entre 44 et 48, dans une échelle de qualité entre 46 à 56 (valeurs référentielles). Ce KOR a été amélioré en adoptant un certain nombre de bonnes pratiques, à savoir, le respect de l’itinéraire technique par les producteurs, l’application de bonnes pratiques de récolte et post récolte, le triage des noix, le respect des normes de stockage, etc.
Ces données démontrent clairement l’importante de l’anacarde au plan social et économique au Mali.
Le verger d’anacardier au Mali est en moyenne de 0,5 ha et son rendement se situe entre 250 kg et 350 kg. L’amélioration du revenu des exploitations familiales et la lutte contre la pauvreté passent par une augmentation des superficies cultivées et l’accroissement des rendements. C’est aussi la condition pour faire connaître davantage la noix malienne et acquérir des parts importantes de marché.
La transformation des produits de l’anacarde (noix et pomme), bien que très marginale actuellement avec moins de 1% de la production transformée, occupe plus de 3000 personnes dont 80% en de femmes, majoritairement , en milieu rural.

Les évolutions de prix sur le marché international en 2016-2017 (250-1000 FCFA/Kg) ont créé un grand engouement autour de la filière. Cet engouement s’est traduit par l’installation de nouveaux vergers et l’accroissement du potentiel de capacité de transformation de noix brute. Mais depuis l’avènement de la COVID-19,  les prix ont rechuté jusqu’à atteindre 200-350 FCFA (2021).
La filière anacarde est appuyée par le Projet d’Appui à la Filière Anacarde du Mali (PAFAM) et est financée dans le cadre du « Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union Européenne pour l’Afrique au Mali ».
Le projet est cofinancé par l’Agence Espagnole de Coopération Internationale au Développement (AECID).
Ce projet est sous la Tutelle du Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (MAEP) et est exécutée, à travers la Direction Nationale de l’Agriculture (DNA).